07/04/2010

Rencontre en Angola avec les oubliés du développment (RFI)

Angola -
Article publié le : mercredi 07 avril 2010 - Dernière modification le : mercredi 07 avril 2010
Rencontre en Angola avec les oubliés du développement

Par Nicolas Champeaux

Depuis la fin de la guerre civile en 2002, le gouvernement a engagé de grands travaux afin de remettre à niveau les infrastructures du pays parfois au détriment du droit des citoyens à la dignité. Le gouvernement souhaite notamment remettre en service une liaison ferroviaire qui traverse la province de Huila, à environ mille kilomètres au sud de la capitale Luanda. Près de trois mille familles qui vivaient à proximité d’une voie ferrée dans la ville de Lubango, la capitale de la province, ont été violemment expulsées le mois dernier. Premier volet de notre série de reportages en Angola.

De notre envoyé spécial à Lubango

Ces habitants expulsés sont trop en colère pour accepter de témoigner une seule personne à la fois. Des bulldozers ont rasé leur logement il y a un mois, aujourd’hui près de trois mille familles dorment sous des tentes pour les plus chanceuses, sur un terrain situé à six kilomètres de la ville, loin des écoles, et loin du centre de Lubango où elles écoulaient leurs produits sur le marché informel. Et puis la piste est cabossée. « Ça me fait mal au cœur, je ne peux plus travailler, je n’ai pas assez à manger, je dors dehors et il pleut, c’est inacceptable », proteste Alberto Antonio, un expulsé âgé de 29 ans.
La responsable provinciale des affaires sociales admet que le nombre de tentes est insuffisant, certaines ne sont pas imperméables alors que c’est la saison des pluies en Angola.

Eduardo Inacio a 62 ans, il a combattu le mouvement rebelle Unita durant la guerre civile. « Je me suis battu pour que mon pays soit en paix, mais nous ne récoltons pas les fruits de la paix, nous souffrons, et en plus le gouvernement nous maltraite ».

L’opposition dénonce ces expulsions

Le ministre de la Santé, José Vieira Dias Van Dinem, estime que les familles ont été déplacées pour leur propre bien. « Vivre aussi près d’une voix ferrée comporte trop de risques pour les enfants », explique le ministre. Le gouvernement provincial a promis des matériaux de construction pour permettre aux familles de bâtir des maisons sur le nouveau site. Pourquoi ne pas l’avoir fait avant les expulsions, demande le parti d’opposition ?

L’Unita appuie le développement des infrastructures de l’Angola mais sous certaines conditions, explique le député Almérindo JAka Jamba qui a rencontré les familles expulsées de Lubango. « Il fallait le faire durant la saison sèche et non durant la saison de pluies, il fallait étudier la nouvelle zone où la population allait être relogée. C’est une situation vraiment dramatique, il faut protéger les populations démunies qui sont souvent sans défense, parce que l’on ne peut s’amuser ainsi avec la population », dit-il.

L’an dernier, d’après l’Unita, des centaines de familles avaient déjà été violemment expulsées afin de permettre l’aménagement de la presqu’île Ilha de Luanda dans la capitale.

2 comentários:

Anónimo disse...

Manda lixar Omunga estes tipos são Unitas

Anónimo disse...

este tipo da Omunga ,branco da merda vai para a tua terra para não seres morto andas a fomentar a guerra ca